379. Présidente de la Suisse - enfin l'accalmie

Au risque de me faire reprendre de nouveau par une faction patriotique valaisanne à coup de lance-patois, je pars du principe que la moitié de mes lecteurs ne savent pas qui est Président de la Suisse depuis le début de l'année. C'est pas tant que cela reflète la moyenne nationale de ceux qui s'en foutent - les incultes ne passent sans doute que peu de temps ici -, mais je compte quelques fidèles lectrices hexagonales par exemple (le fait d'être hexagonales n'étant pas le meilleur de leur six côtés). Et quand on sait que les Français ne savent même pas qui du nain extrémiste (aux idées qui font peur) ou de la bécasse opportuniste (aux idées qui... euh, quelles idées, déjà ?) sera leur propre président à la fin de cette année, qu'est-ce qu'ils iraient s'occuper de savoir qui est à la tête de notre beau pays ? À moins que Johnny Hallyday se présente au conseil communal de Gstaad, je ne pense pas que la politique suisse déchaîne les foules étrangères non plus.

Je l'avais déjà écrit : chez nous, au contraire de nos voisins encore dans l'expectative - et pour autant qu'on s'y intéresse -, on sait déjà à l'avance qui sera élu président. Le plus dur étant d'entrer au gouvernement : pour garder une hétérogénéité propre à donner de bon consensus mous (je dis pas que c'est mal), il faut à chaque fois venir du bon canton ou au moins de la bonne région linguistique, être du bon parti et du bon signe astrologique des fois que ça jouerait ; et surtout faire profil bas, parce que la dernière grande gueule au gouvernement (aka Blocher) ça a quand même bien foutu le bordel depuis (je dis pas que c'est pas drôle). Et des fois, même l'élection est tout cuite. Ainsi, pour 2008, ce devrait être Pascal Couchepin, avec son accent valaisan, ses erreurs de français dignes de la bravitude de Ségolène (qui, au passage, réjouit les américains qui se sentent moins seuls [en] avec leur Bush en cul de poule et en tête d'âne), et, surtout, sa taille assez grande à faire préparer un tabouret pour les rencontres franco-suisses de 2008 si Sarko est élu.

Et cette année, alors ? Pour la seconde fois (après Ruth aux trois pieds en 1999), nous avons une femme comme Présidente : Micheline Calmy-Rey. Et ça a commencé tout de suite mal : partie pour être fêtée dans sa terre natale genevoise, elle n'a pas pu s'arrêter dans l'enclave de Céligny, qui aurait bien voulu être de la partie ; tout ça pour de bêtes histoires de gare désaffectée et de protocole pointilleux sur les changements de moyens de transport.
Second fait notoire de son mandat, la photo officielle du Conseil Fédéral 2007 est en mouvement ! C'est quand même plus dynamique qu'avec les bras croisés parce qu'on refuse de faire Jésus sur la croix.

Notons tout de même que de prendre la présidence, ça vous change sa femme. Regardez cette accablante photo avant/pendant/après :

Cliquer pour agrandir. Oui, comme d'hab'.
(Honteusement pompé sur le site du journal suisse-allemand Heute [de].)