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Ma vie est formidable,
11 décembre 2005

48. Election du nouveau Président de la Confédération

On a élu un nouveau président en Suisse cette semaine.
Vous n'en avez pas entendu parler ? C'est normal.

En fait, on sait déjà quels seront les prochains présidents plusieurs années à l'avance.
Pour une fois, ce n'est pas tellement parce qu'en Suisse, on n'aime pas le changement, et que quand les choses doivent changer, il faut tout planifier, tout réglementer, éliminer toute mauvaise surprise.
Non, cette fois, c'est dû à cet autre trait de caractère suisse : on n'aime pas trop les gens qui sortent du lot. Tout le monde se doit d'être irréprochable, mais si quelqu'un veut se démarquer, on le remet gentiment à sa place. On évite de donner le pouvoir à une seule personne ; d'ailleurs, on n'a un général de l'armée qu'en cas de guerre.
De même, un président, en Suisse, ce n'est pas une question de pouvoir, mais juste de titre et de représentation ; on n'en a un juste pour faire bien vis-à-vis des autres États. Alors comment le choisit-on ? Pour comprendre cela, regardons comment se compose l'exécutif suisse.

Pour gouverner la Suisse, on n'a besoin seulement de 7 personnes, qu'on appelle conseillers fédéraux, élus tous les 4 ans par le parlement de sorte qu'il ait plus ou moins toujours des gens des partis principaux et de toutes les régions linguistiques (la répartition déterminée sleon les partis, un peu bousculée dernièrement, s'appelle la formule magique). Sauf une exception la dernière fois, les conseillers fédéraux ont toujours été réélus ; on ne se bat que pour savoir qui va remplacer un conseiller décédé ou démissionnaire, en choisissant en gros parmi les candidats du bon parti et de la bonne région.

Et pour avoir un président, le parlement l'élit chaque année parmi ces conseillers fédéraux, selon un système de tournus, le vice-président étant le futur président désigné. Autrement dit, être président, ça peut faire plaisir, mais c'est surtout du boulot en plus et même pas un meilleur salaire ; quelques voyages en plus, mais même pas de gloire qui y serait associée.

Récapitulons :

  • le président change chaque année ;
  • le président n'a aucun pouvoir ;
  • c'est le parlement et non le peuple qui l'élit (alors que le peuple vote et élit pour plein d'autres choses) ;
  • le parlement élit le président selon un tournus non écrit qui désigne la liste des futurs présidents à l'avance.

Pas étonnant dès lors que si vous demandez à un Suisse de nommer le président actuel, il y ait toutes les chances qu'il ne sache pas, ou qu'il cite celui de l'année précédente, alors qu'il n'aura aucun mal à citer les noms des présidents de la France ou des USA, ou le nom du premier ministre anglais, de la chancelière allemande.
Demandez-lui de citer les noms des conseillers fédéraux, ces hommes et femmes qui dirige son pays, et il saura vous en sortir en moyenne trois sur les sept, beaucoup, surtout chez les jeunes, n'en citant aucun, ne comprenant pas mieux la question que le système politique lui-même.

Qui saurait dire combien il y a eu de femmes parmi les Présidents de la Confédération ? Une, en 1999, ce qui nous a valu d'être un État particulièrement pro-féminin pendant un an, au même titre que l'islande aussi doté d'une présidente. En fait, il y a une seule femme au conseil fédéral, et à l'époque de la présidence féminine, deux.

Et puisque vous ne tenez plus de savoir qui, parmi les membres du conseil fédéral, est président et qui le sera en 2006, voici leur tête.

2005
Samuel Schmidt
schmidt
Chef du départment de la défense, de la protection de la population et des sports

2006
Moritz Leuenberger
leuenberger
leuenberger
Chef du département de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication

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