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Ma vie est formidable,
7 juin 2007

459. La postière t'aura toujours deux fois

Autant mon facteur est gentil, autant les postières sont pour moi des êtres à-part qui mériteraient une littérature dense dans les bibliothèques d'anthropologie... bien que je dois être tout aussi mystérieux à leurs yeux à tenter de vouloir parfois les comprendre ou me faire comprendre.

La Poste me fait parfois rire dans ses errements, mais parmi mes regrets face au géant jaune, il y a le problème du paiment au guichet. Je comprends que la Poste se lance dans le bancaire (et même dans la vente de journaux et appareils divers) ; avec les comptes postaux, c'est bien normal. Je comprends qu'il existe une Postcard et j'accepte même sans trop rechigner qu'ils l'appellent ainsi plutôt que Carte postale, vu que notre pays compte plusieurs langues.
Mais -  faute d'une bonne explication que j'espère néanmoins trouver un jour -, j'ai toujours du mal à admettre qu'une petite vieille qui vient faire un gros versement (et qui n'aurait pas de quoi le faire par internet) se voit offrir seulement cette alternative : avoir un compte postal ou avoir l'argent en liquide sur elle. C'est, il me semble, dans l'intérêt à la fois des gens et de la Poste que d'avoir moins d'argent à manipuler ; mais peut-être que de forcer les gens à avoir un compte jaune payant et plus intéressant que d'avoir un service public plus agréable pour tous.

Ainsi donc, de passage à toute vitesse à l'office postal de quartier (i.e. à 2 km de chez moi depuis qu'ils ont fermé l'office au bout de ma rue), je n'ai pas pu m'empêcher de me plaindre sur l'impossibilité de payer avec une carte bancaire auprès de la pauvre postière arborant son nouvel uniforme, qui véhicule des valeurs de modernité et de dynamisme, dans les tons jaune et anthracite ; qui met les employés en valeur et les font se sentir bien au guichet ; qui plaît à la clientèle comme aux collaborateurs et dont les nombreux modèles et accessoire permettent à chacun de garder son style*. Je sais bien que la pauvre n'y peut rien, mais je ne vais pas non plus demander à m'appeler le directeur d'un air connu, affecté, un brin pincé et désormais détourné par la réclame (quant à écrire une lettre, je pense qu'il y a des combats plus importants, comme l'affichage des prix sur les articles - pas de prix, pas pris !).

- L'expéditeur n'a pas assez affranchi, il faut payer encore cinq francs septante.
- Vous n'acceptez toujours pas la carte EC ?
- Non, seulement la Postcard.
- C'est bien dommage ; j'espère que j'ai assez d'argent sur moi... Ah, vous avez de la chance, je viens de trouver 20 francs.
- D'un autre côté, les banques n'acceptent pas la Postcard... vous voyez, on ne sais pas trop qui a commencé !
- Sans doute, mais les banques ne sont pas un service public, ou bien ?
- ... [reste sans bouger]
- Eh bien merci quand même et une tout' bonn' journée !
- [sourire de celle qui attendait ce moment avec une supériorité non feinte] Vous ne partiriez QUAND MÊME PAS sans votre monnaie, ou bien ?
- Je... euh... c'est que... euh... non, je... Merci.

La prochaine fois, j'aurais appris par coeur cette réplique bonne pour se sortir de toute situation de crise au guichet : Excusez-moi, mais c'est l'effet de votre nouvel uniforme dans les tons jaunes et anthracites, qui véhicule des valeurs de modernité et de dynamisme et qui vous met si bien en valeur.


* C'est pas moi qui le dit, mais le dernier PostNews** ; oui, je sais qu'on s'en fout : ça m'a fait le même effet, alors je partage.
** Oui, j'ai tellement rien à faire-euh que je lis même le PostNews***.
*** Non, j'ai plein de choses à faire en fait, mais il faut rester au courant des choses importantes de ce monde.

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Commentaires
J
:-D<br /> Chez nous, la Poste accepte les cartes bleues, dis donc.
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