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Ma vie est formidable,
16 mai 2006

175. Petit (re)tour à l'université

Je vous épargnerai au maximum les effusions nostalgiques, les Ah mais c'qu'i' sont jeunes, ça nous rajeunit pas ! et autres Ah mais c'qu'i' sont mignons, ça nous refroidit pas ! encore plus fréquents (du moins à l'uni, puisqu'à l'EPFL - pardon, au Poly - la plus grande proportion d'étudiants mâles ne compense pas vraiment la faible proportion d'étudiants bien de leur personne, de leur tenue et de leur hygiène).
Le petit monde de l'université a l'air d'aller bien, merci pour lui, les moutons broutent tranquillement, les nouvelles constructions croissent et les étudiants se prélassent au soleil de moins en moins timide en cette saison qui n'est juste pas encore celle des examens.

Il m'a suffit de déambuler dans les couloirs, une quiche aux épinards à la main, pour retrouver ce sentiment de liberté... non pas liberté des idées, mais liberté académique : pas d'obligation de suivre les cours, rien à rendre, bref, rien à faire d'autre que jouir du paysage, des ordinateurs et des moutons (oui, enfin, les regarder seulement, bande de pervers à capotes de laine).

Une fois mes affaires faites au bâtiment des sciences humaines 1, dit BFSH1, où l'on trouve la Faculté de Droit et celle d'HEC, je m'en suis allé faire une visite de courtoisie auprès d'un ami, assistant en histoire, dont je n'avais encore jamais eu l'heur de voir le bureau (ce qui m'a permis encore une fois de me perdre un peu au BFSH2, où se trouve les sciences déjà un peu plus humaines, bref, le bâtiment des lettreux et autres socio-politologues de tout crin). Mais j'ai profité de l'occasion pour passer au ZELIG voir et prendre en photo le mur des Gueules de bois du Matin dont je parlais dans un billet précédent.

Sur le chemin entre les deux bâtiments, outre des pompiers qui s'affairaient à une mystérieuse activité dont je me serais un peu plus soucié si l'on était plus proche du bâtiment de chimie, j'ai pu constaté combien il était toujours aussi simple de savoir près de quelle faculté l'on se situe, simplement à regarder le look des étudiants présents. (J'étais même capable à l'époque de différencier des étudiants en Droit d'autres en HEC, et avec un peu d'entraînement et un échantillon d'au moins 10 personnes, il m'était même possible de préciser l'année avec un taux de réussite frisant les 95%. Maintenant, les différences vestimentaires Droit/HEC s'atténuent un peu ; dans 10 ans, la mode étant ce qu'elle est, on ne distinguera même plus un facho qui fait du Droit d'une folle en histoire de l'Art.)

En chemin, en me remémorant l'ancienne polémique (psychodrame même, à en croire 24Heures) des nouvelles appellations des bâtiments qui avaient fait autant de scandales que de milliers de francs dépensés, j'ai pu apprécier de plus près la beauté des inscriptions : on aurait dit qu'un blagueur avait (mal) collé des lettres de papier ; du travail mal fait, comme si le rectorat s'était attendu à devoir subir des déprédations commises par les refractaires au changement. Ou bien, tellement sûr de ne pas réussir à imposer ces sobriquets même pas dignes de personnages de jeux de rôles qu'ils pensaient que ce serait du super-provisoire.
Ou alors encore, ayant tout dépensé pour trouver les noms (ben oui, il a dû falloir des machines impressionantes pour réussir à faire éructer de pareilles trouvailles à quelques animaux savants, enfin, c'est comme ça que j'imagine que ça a dû se passer), le rectorat s'est trouvé avec à peine 20 Francs pour la signalétique.

Au-delà de ce conflit auquel il est inutile d'en rajouter une couche ici, je me disais quand même qu'au lieu de noms stupides et peu lisibles de loin, les bâtiments auraient pu être identifiés facilement par des symboles représentatifs. Un polo de marque pour l'Internef (bâtiment HEC/Droit) ; des cheveux longs pour l'Humense (lettres/sciences sociales et politiques). Oui, là, c'aurait été clair pour tout le monde.

Bref, comme le disait mon ami, à qui j'exposais ma brillante idée : Les premières [années], ils appellent déjà les bâtiments par leur nouveau nom, forcément, ils connaissent que ceux-là. Il faudra pas beaucoup de temps pour que ça devienne la règle pour tout le monde... Ah... enfin, nous, les vieux, on n'arrive pas à s'y habituer... Jamais je pourrai appeler ici autrement que le B2.

Je vous passe la description de l'oeil qui commencait à mouiller chez mon interlocuteur comme chez moi-même, j'avais dit pas de nostalgie.

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