59. Pokémon cancérigène ! (et effet Streisand)

Vous connaissez l'effet Streisand [en] (Streisand effect, en anglais) ? C'est une expression antonomastique lancée sauf erreur par Techdirt et souvent reprise depuis sur leur site d'informations techniques [en]. L'actrice chanteuse avait voulu faire retirer d'internet une photo où l'on voyait sa maison. Résultat : non seulement la photo est toujours là, mais tout le monde en parle et au final, beaucoup plus de monde a vu la photo qu'elle cherchait à cacher.

Moralité, si la publicité de quelque chose vous gène, vous avez souvent meilleur temps de faire avec plutôt que de chercher à empêcher la diffusion, au risque d'activer celle-ci ; c'est ça, l'effet Streisand.

Quant au Pokémon, voici un autre exemple du même effet.
Les chercheurs sont des rigolos. Si, si, la mouche qui pète des Nuls, et toussa, on serait étonné des fois de voir que ce n'est pas si faux. Et donc, quand ils doivent trouver des noms, parfois ils choisissent des trucs sympas (leur métier, c'est de chercher des trucs nouveaux, pas de trouver des trucs classiques).

On se retrouve ainsi avec des gènes qui s'appellent Sonic [en] ou Pokémon (c'est permis, y a pas de risque de confusion entre un jeu et un gène). Mais voilà, si un Sonic un peu modifié peut faire des petits cyclopes, il se trouve que Pokémon peut donner le cancer. Et du coup, Nintendo n'aime pas ça, on peut les comprendre.

Au lieu de profiter de dire que leur Pokémon à eux est autrement moins méchant (on risque juste la dépendance et l'amollissement du cerveau), eh bien ils tentent, à l'américaine, une action en justice. Et paf, ça ne manque pas, effet Streisand : le gène a été renommé en Zbtb7 [en], mais ça ne m'empêche pas de vous faire ce billet, et ainsi de faire passer un peu plus loin le message que Nintendo cherchait à affaiblir.

L'effet Streisand, c'est le coup vicieux du contrôle de l'information ; je ne peux que l'adorer.