537. Un chercheur sachant chercher sans son cochon

La nouvelle du jour, c'est bien sûr les cochons qui brillent dans le noir, tels un Luminou, mais vivant et quand même en moins mignons et en moins pratiques. <aparte> Cela dit, c'est peut-être un énorme pas en avant, mais on ne le saura sans doute pas avant des années : en science, en général, les découvertes ne sont pas utilisables de suite, et on sait rarement quand on tient vraiment le bon bout. Mais l'argent, il le faut tout de suite, donc on s'empresse de tirer des conclusions très générales avec de grands principes en ayant trouvé juste un petit bout du puzzle, de dire dès qu'on le peut qu'on vient de décrypter le fin mot de telle histoire, la clé de l'énigme encore irrésolue de telle autre propriété, ou encore le pourquoi du comment dans une matière, et que les autres feraient mieux de s'arrêter de chercher, y a plus rien à trouver. Genre, si quelqu'un venait à découvrir seulement maintenant que les femmes vivent plus longtemps que les hommes, il s'empresserait de dire qu'il a compris le pourquoi du vieillissement, et que nous serions bientôt immortels ; dans la réalité, une fois sur deux, c'est encore plus navrant de présomption. Hier encore, c'était le sommeil qui délivrait enfin son secret, on allait enfin pouvoir soigner tous les insomniaques, et ça faisait les titres du journal télé. Je n'ai pas regardé la suite, vu que je suis quasiment certain qu'en fait, on a maintenant encore plus de questions qu'avant à se poser, et que si on comprend une petite partie mieux, on est loin de savoir quoi en faire. Même des revues scientifiques de qualité et sachant utiliser le conditionnel avec intelligence peuvent être démentie sur une bonne partie de ce qui est prédit pour l'avenir par les derniers résultats obtenus. (J'ai entre autres preuves une bonne collection de vieux Sience et Vie d'il y a 40 ans, et d'autres d'il y a quelques années seulement.) </aparte> Mais ce qu'il faut retenir de la science, c'est que, si l'expérience ultime n'existe pas, quoi qu'on trouve en revanche, ça reste toujours intéressant pour le vrai chercheur, qui n'est finalement qu'un enfant qui sait s'émerveiller de tout. Même une expérience qui ne donne rien, c'est une expérience qui aura été faite et dont le résultat pourra être utilisé, ne serait-ce que pour invalider autre chose. Et ce qu'il faut retenir de notre monde en général, c'est que les délires de Groland, qui paraissent vraiment créés sous l'emprise de la meilleure coke du monde mélangée aux plus puissants hallucinogènes, ne sont finalement jamais loin d'une réalité future. Oui, les scientifiques cherchent aussi à nous faire rire ! Oui, on vit dans un monde un peu bizarre ; d'ailleurs, vous avez dû remarquer que je m'y sens comme à la maison.