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Ma vie est formidable,
7 août 2007

483. J'ai retrouvé mon mojo perdu outre-sarine

Tiens, j'avais oublié une partie dans mon histoire du premier août.

En première partie de l'aller, déjà, sur le trajet Lausanne-Berne, la contrôleuse me demande un billet. Jusque là, c'est encore normal. Je lui montre mon abonnement échu. - Vous en avez un autre ?
Je feins de ne pas comprendre tout de suite, avant de lui montrer le bon. J'aurais dû me douter : on n'est plus en juillet, elle a bien vu que le mois ne correspondait plus.

Trajet Berne-Lucerne, même train, mais autre contrôleur. Je lui montre de suite le bon abonnement. - Schkrich mah born morchouf, bitte ? - Gnn ? - Vous pouvez sortir l'abonnement ?
J'avais entendu dire que les CFF n'accepteraient plus de voir les abonnements directement dans le porte-monnaie, à travers un plastique, ceci afin de mieux repérer les contrefaçons ; j'avais pris ça pour une véritable légende urbaine, vu que ça n'avait jamais eu l'air de gêner quiconque jusqu'ici. Mais pas le contrôleur suisse-allemand.

Et le gaillard, de prendre mon abonnement, de le soupeser, de le regarder de près au mépris de son intimité la plus stricte, et de le plier un peu, dans l'espoir qu'un collage d'amateur se défasse. Puis de me le tendre, l'air de dire que ça va pour cette fois, mais que la prochaine fois, il n'oubliera pas la machine à ultra-violets et qu'il m'aura, un jour, qu'il m'aura.
Tout ceci, alors que j'essayais de lui faire montre de mon plus beau sourire je suis un brave citoyen honnête qui paie ses impôts, moi Monsieur le cher contrôleur des CFF qui ne fait que son travail, peut-être avec toutefois un certain zèle inattendu.

Je devais me rendre à l'évidence : ce jour-là, j'avais perdu mon mojo ferroviaire ; mon aura qui me permet de voyager sans montrer ni billet ni abonnement ; mon air honnête de type ordinaire.

Et puis, au retour, pas de contrôle. Au départ de Berne, avec contrôle de tous les billets, pas une remarque avec mon abonnement échu. Et depuis, pas un contrôleur pour s'arrêter auprès de moi. Ce n'était finalement donc qu'une histoire de roestigraben : pour les Suisses-Allemands, j'ai une tronche de délinquant. Et quelque part, je crois que ça me rassure de ne pas trop leur ressembler.

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