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Ma vie est formidable,
20 mars 2006

147. Tupperware ! La pipette à jus pour aspirer le succès

J'ai regardé Arte. Je précise juste ça, c'est pas pour me venter, hein, c'est pas si fréquent, parce qu'en toute honnêteté, j'adore aussi les dessins animés de Cartoon Networks, en me disant d'ailleurs que c'est pas toujours fait pour les enfants - mais c'est une autre histoire. Et donc je regarde Arte parfois, et si parfois c'est effectivement chiant à la hauteur de sa réputation, c'est quand même d'autre fois assez sublime. Et je regardais un documentaire sur les Tupperware : Tupperware ! (je m'attendais à un film d'auteur bosniaque sur la déforestation de la banquise, mais bon, on peut pas gagner à tous les coups). Mais que je me reprenne : un documentaire sur les Tapo-ouères, comme dirait ma mère (elle a fait une fois une réunion Tupperware, si-si... alors elle sait comment on dit, vous pensez).

Bon, je ne vais pas faire un résumé du documentaire, je ne peux que vous engager à le voir s'il est rediffusé, ce dont je doute. Mais c'était trèèèèèèèès intéressant et même marrant.
Ah, il faut la voir, cette dame dire que lorsqu'elle recevait sont diplôme de vendeuse Tupperware principale (et major de sa promotion, en plus), elle ne pouvait pas finir son discours, prise d'une émotion trop intense. Je sais, j'ai l'air de me moquer, mais en fait je comprends tout à fait ces femmes qui n'ont pas eu la possiblité de faire des études et qui étaient destinées à vivre tout leur temps à la maison, dépendant complétement du salaire de leur mari.

Ah, il faut les voir aussi, ces dames bien habillées et réunies en Floride pour un congrès Tupperware, dont le thème à été fixé à la ruée vers l'or. Quelques centaines de pelles sont dans le jardin, et il faut les voir, ces blanches dames endimanchées s'emmancher les pelles pour retourner la terre et découvrir dans de très nombreux tupperwares enfouis des lots tels que bijous et... manteaux de vison ! Et quand on a le témoignage de ce couple racontant l'aventure avec toute l'émotion d'un Texan ayant trouvé un puit de pétrole (c'est plus politiquement correct que de parler d'un Saoudien trouvant une source d'eau potable), on s'attend à entendre que c'est Madame qui a obtenu le plus beau lot, mais on apprend qu'il s'agissait en fait d'un essore-salade (en fait, non, je me souviens plus ce que c'était réellement, mais ça valait bien un ascenceur à cornichons). Et l'émotion du mari quand il dit qu'ils l'ont encore ! Sans préciser malheureusement si c'est encadré au dessus de la cheminée ou bien caché au fond du coffre-fort.

Plus intéressant dans les faits, Brownie Wise, à la base de l'idée ou du moins de l'application du marketing direct des réunions Tupperware et aussi égérie de la marque depuis le moment où certains responsables du marketing ou du financement de M. Earl Tupper ont réussi à le convaincre qu'elle était son meilleur atout, a fini par être le modèle de la réussite féminine. Avec un nom prédestinant l'intelligence et la cuisine, comment aurait-on pu en douter ? (wise =sage, et pour les brownies, vous comprendrez quand vous aurez Lu.) Toujours est-il qu'alors que les responsables du premier congrès Tupperware avaient invités des journalistes en espérant un petit encart relatant cette première des plus originales, Madame Wise se retrouva finalement en première page de Business Week, ce qui était une première pour une femme. Ah oui, encore un truc à savoir absolument mais qui ne vous fera pas gagner au Trivial Pursuit (enfin, tant qu'il n'existera pas une version spéciale pour féministes).

Dernier fait relatés, au moment du générique : Tupperware est présent dans plus de 200 pays, et toutes les 2 secondes et demie, une réunion Tupperware est faite dans le monde. Ah, là, on n'ose plus critiquer tout à coup. On peut se moquer, mais ils ont quand même bien réussi leur coup. Bon, où est-ce que j'ai mis ma pipette à jus, moi ?

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