55. Films à garçons sensibles
Ma mémoire n'est pas forcément mauvaise, mais elle devient capricieuse. Impossible de me souvenir d'où est-ce que je sors l'expression métaphorique les garçons sensibles et les filles décidées que j'adore au-dessous de tout pour parler des gays et des lesbiennes (et tant pis si c'est vraiment, mais alors là, vraiment réducteur, pour ne pas dire cliché).
Si avant, je traquais la moindre trace d'homosexualité dans les médias, c'était pour me sentir moins seul dans ce monde hétéronormé. Maintenant, c'est pour savoir ce qui se passe et se dit, et où en est le monde médiatique sur la question. Et aussi, avouons-le, parce que c'est toujours vivifiant de se voir conter une belle histoire d'amour entre deux beaux jeunes hommes.
Merci au passage à Media-G pour tout le travail effectué dans le recensement de ce qui se dit ou de ce qui passe dans les médias.
Si je fais un billet sur cela, c'est que Matoo nous parle sur son blog de ses films à gens sensibles préférés, ceux qui l'ont marqué, ceux qui l'ont aidé, l'ont fait évoluer ou ceux qui lui ont simplement plu. Sans compter les commentaires qui apportent leur lots de films incontournables si l'on cherche à dresser la liste des oeuvres marquantes.
Il y est dit que ses parents ne remarquaient qu'à peine la présence d'homos dans le film Victor Victoria (un de mes films préférés), et lorsqu'il parle de la Cage aux Folles, ça me rappelle que du temps où j'avais vu ce film dans ma jeunesse, je ne comprenais moi-même pas qu'il s'agissait d'hommes qui aimaient les hommes, tout au plus deux hommes qui jouaient à vivre comme un couple hétéro ; ç'aurait été un couple avec un pingouin chanteur et une table basse normande que ce m'aurait fait le même effet.
Et si je devais faire moi-même une liste de films que j'aime bien ou qui m'ont marqué à l'époque, je dirais que les plus importants sont, dans l'ordre chronologique :
- Garçon d'honneur [en], parce que c'est un des premiers films que j'aie vu avec deux hommes qui s'aimaient sans être des folles ;
- Priscilla, folle du désert [en], parce que j'ai découvert ce film par mon copain de l'époque, qui m'a fait découvrir le monde gai et fou des folles et des gays, qu'on peut retrouver au long de l'histoire. Matoo en parle bien mieux que moi, mais il faut effectivement noter que Hugo Weaving [en] y est bien mieux en drag queen qu'en agent Smith dans Matrix ;
- Victor Victoria [en], parce que j'adore le genre et que je suis devenu fou de Julie Andrews [en] dans ce film (mais oui, Julie Andrews, celle qui était Mary Poppins [en]).
Mais je ne dis pas que je n'ai pas du tout été touché ou simplement soutenu dans mon expérience de vie pas forcément toujours facile par les autres films, tels que Beautiful Thing [en], Get Real [en], Philadelphia [en], Juste une question d'amour [en] et même, hum, Dawson [en] (oui, je sais, ce n'est pas un film). On pourrait aussi parler de BD avec Ralf Koenig [de]* ou Akbar et Jeff [en] de Matt Groening (mais oui, celui qui fait les Simpsons, j'en reparlerai sans aucun doute).
Et dans tous les cas, je me réjouis de voir bientôt Brokeback Mountain [en], cette histoire d'amour entre cow-boys qui fait déjà grand bruit aux USA et qui ne manquera pas de faire pareil ici.
* Traduction pour ceux qui ne sont pas germanophones de la BD en lien :
- Je vais sortir nu de la salle de bain, et je ne veux ni question stupide, ni remarque, ok ?
- Est-ce qu'il t'as accroché les 28 tomes de l'encyclopédie de l'histoire du monde à tes tétons avant de te raser, ou bien le contraire ?
- J'étais sûr que tu ne pourrais pas t'en empêcher.