481. À tes risques chez les Hélvètes

Pour le premier août, c'était comme chaque année la grande question : où le fêter ?
Pour qui a déjà vu une fois les feux d'artifice des Fêtes de Genève, ceux de sa commune ne peuvent que faire pâle figure en comparaison ; il ne reste plus grand chose qui pousse à sortir, du coup. Mais une invitation à aller voir un film a fini par me décider.

Départ du coup pour Lucerne - oui, le film passe sur le plus grand écran de Suisse, au Musée des transports. L'arrivée à la gare se faisant dans une atmosphère calme, mais quand même bien surveillée par la police ferrovière, avec 3 types au bout de chaque quai.

Il faut dire qu'à cause des skins qui voulaient prendre possession du Grütli, il y avait quand même une manifestion d'au moins 2 punks (un peu plus auparavant, m'a-t-on dit), avec des slogans appelant à l'émeute et au saccage de la ville, sinon du canton !

Sur l'affiche : Je ne suis pas un démo*, mais quand même contre les nazis et les autres patriotes.
* Démo : Demokrat=démocrate ? Ou alors Demonstrant=manifestant ?

Ci-dessous : Pas de terrain pour les sales nazis
Outre la rime, on peut admirer le jeu de mot entre Fleck, le petit bout de terre, mais aussi la tache, et les sales nazis. Enfin, je crois, hein, j'ai pas choisi Allemand première langue (on me l'a imposé).

Arrivée au Musée des transports, où se trouve le cinéma. Manque de bol, les billets permettaient aussi de visiter le musée, qui fermait 2 minutes après. En allemand, ils disent Maison des transports, mais en français, ce n'est qu'un musée ; ah, les subtilités de la langue... Eingang, c'est l'entrée... c'est pour les malvoyants, bien qu'un autre choix de couleur aurait aussi rendu le tout plus visible.

Le film s'intitule The Alps. Et voilà 40 minutes de film impressionnant qui m'ont appris deux choses : déjà, qu'un grand écran, c'est sympa ; mais aussi, que jamais, oh non jamais, je ne ferais de l'alpinisme sur une pente avec des centaines de mètres de vide au-dessous de moi. (Tout au plus un peu de jurassisme à plat autour du lac de Joux, à la rigueur.)

Désolé pour la qualité d'image et l'effet mal de mer, mais ce n'était pas évident de filmer sans déranger tout le monde et avec un natel désuet. On s'imagine la taille de l'écran avec les têtes qu'on peut apercevoir à la fin, mais autrement, on peut aussi jeter un oeil sur le site de l'IMAX.

Après le film, petite balade au bord de l'eau, où pas moins de 8 bateaux du genre de ceux de la CGN se suivent, sans doute pour aller commémorer la création de notre belle patrie au milieu du lac. Puis, malgré mes deux compagnons suisses-italiens qui maîtrisent sans problème l'allemand, voire le chvitseurtutche, c'est moi qui tente de me renseigner sur l'endroit de la fête lucernoise (Wo zindeu die feuilleuverke dizeu abeund ?) : rien n'est prévu ! La fête se fait dans les quartiers, et les gens s'occupent de faire leurs propres feux d'artifices. - Keine Rede von dem Syndic? - Neine, alle in die Quartier.

Bon, donc pas même un discours, et donc après avoir jeté un dernier regard sur la Wasserturm du Pont de la Chapelle indissociable du vieux pont lucernois et que je ne peux m'empêcher de prendre pour un biscuit géant (depuis que j'ai mangé une fois des petites tours souvenirs du coin, avec le bout en chocolat... tellement miam !), nous nous décidons pour aller tenter notre chance du côté de Zürich, la ville la plus grande de Suisse.

À Zurich, c'est juste l'heure où les festivités devraient commencer. Pourtant, magré le nombre effroyable de gens s'agglutinant au bord du lac, pas de feux en vue. Après enquête, il se trouve que Zurich n'a plus non plus assez d'argent (la bonne farce) pour faire des feux, alors tout le monde s'attroupe pour voir ceux d'une petite commune en face. On se contente donc d'un petit tour de grande roue au milieu des divers pétards et feux lancés par des amateurs, et qui bien souvent retombent à même le sol au lieu d'exploser joyeusement en l'air.

Et comme l'heure du dernier train pour Lausanne est déjà passé depuis longtemps (22h), je me prépare pour rentrer avec D. sur Berne, laissant S. retourner dans son Zug pas natal du tout. Quelques minutes d'attentes en gare de Zurich, qui permettent de découvrir plein de choses :

      

1) Il y a une église dans la gare !
2) Le secret bancaire est tellement fort ici, que même pour prendre un billet, on empêche les autres de voir ce que vous tapez.
3) Lorsque les escaliers du secteur C sont en travaux, on vous prie poliment de bien vouloir utiliser les escaliers du secteur C...

Une église, des billets de trains délivrés comme dans une banque, des travaux énormes... Décidément, les transports zurichois prennent tout l'argent des Romands, dont ils auraient bien besoin pour une 3e voie Lausanne-Genève.

Une dernière preuve ? Il n'y a qu'à voir la taille du hall : énorme, et pas un chat, sinon D. et S. ! Si c'est pas de l'argent gaspillé...

Au moins, à Berne, ils ont une gare sympathique, avec même des rampes de lancement pour pouvoir partir à ski quand il n'y a plus de train. Enfin, je crois... je comprends jamais rien à tous leurs panneaux, moi.

Et le pire, c'est qu'en y arrivant, on lit dans le journal du coin qu'à Berne, il y avait une énorme fête de prévue, avec plein de feux et tout ce qui fait un vrai premier août. Ah... on m'y reprendra d'aller visiter les Bourbines, pour célebrer d'un coeur sincère avec ceux d'Schwytz et ceux d'Olten nos ancêtres les Waldstätten !

Merci quand même à D. la marmotte pour cette petite virée des plus sympathique !

Comments

[Sugus]

Sympa le petit reportage!
J'ai aussi vu le film. Impressionnant!
Lors du bivouac, ils installent leur sac de couchage sur une arête tellement étroite qu'ils doivent s'attacher pour ne pas rouler et tomber pendant leur sommeil! Dormir avec le vide juste à côté de soi, brrrrr!