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Ma vie est formidable,
26 juin 2006

247. Fête de la musique, qu'i' disaient

Le 21 juin, c'est pour beaucoup de monde une grande fête, en particulier de la musique, sans doute pour mieux faire écho à celle de la veille, la fête du slip.
Certains se réjouissent du début de l'été. Bon, ce n'est pas toujours le 21 juin exactement : c'est tout un calcul compliqué, et mieux vaut laisser ça aux astronomes qui sont pas les derniers pour les calculs savants, mais pas non plus pour la déconne : la dernière planète de notre système - après Pluton et son satellite Charon - s'appelle Xéna, et son satellite Gabrielle. Lesbiennes de toutes les galaxies, unissez-vous - mais non, pas dans ce sens, petites dévergondées. En plus, on ne saura pas avant quelques mois s'il sera décidé de lui accorder le statut de planète, voire de le retirer à Pluton. J'y reviendrai le moment venu.

Pour moi, le 21 juin, c'est plutôt le début des jours qui diminuent. J'aime pas.
En revanche, c'est l'anniversaire de mariage de mon frère, et celui de naissance de la petite-fille d'une de mes cousines. Et surtout, le plus important, c'est l'anniversaire de ma tante.

Le 21, ma tante fêtait ses 80 ans. Et je n'avais pas de cadeau. Pas grave, je vais lui lancer un coup de téléphone avant de partir travailler : pas de réponse. La journée, au travail, impossible de l'appeler, ça me prendrait minimum une demi-heure, je ne peux pas me le permettre. Pour me faire pardonner de ne pouvoir lui transmettre mes voeux que si tard, je me suis dit que j'allais lui faire la bonne surprise de passer.
Seul hic : ce qui ne posait pas de problème par téléphone devenait soudain un souci majeur : l'absence de cadeau. Il en me restait plus le choix : l'inviter à manger une fois chez moi, ça tombe bien, ça faisait des années qu'elles insistait pour venir essayer la poêle à crêpe qu'elle m'avait offert à Noël pour mon anniversaire. Non, ça ne coïncide pas, mais il y a une moyenne de 18 mois entre ses acquisitions de cadeaux la veille d'un évènement et le moment où elle les retrouve dans son désordre.

Bonnes suprises : ma tante avait de la compagnie, et même, une amie ! Elle était de bonne humeur le jour de son anniversaire, alors que ça ne fait que lui rappeler en général combien les gens ne l'appellent pas, ou, pire, ne l'appellent que ce jour-là. (Oui, moi j'ai pris la peine de lui souhaite une bonne Pâques, aussi).
Autre bonne surprise, celle dont mon père ne sait que dire Elle baisse se trouvait dans une forme olympienne, et ça faisait plaisir à voir.

On discute un peu, j'écoute ses doléances habituelles, elle cherche un cadeau pour mon père qu'elle a emballé deux heures avant mais qui est sans doute déjà parti se cacher sous une pile de papiers à l'odeur de pip de chat. Puis j'apprends que son autre fillieule, ma cousine dont la petite fille fête son an (ou ses 1 an, si vous préférez) passe chercher ma tante et son amie pour aller à la fête de la musique, et je décide alors de m'inviter, poussé par la culpabilité de ne pas avoir de cadeau et aussi par le sentiment que ma tante passant son anniversaire avec une amie et ses deux filleuls serait un siiiiiii joli tableau. Bon, j'avoue, c'est aussi parce que j'aime bien la musique et qu'un moment passé avec ma tante en dehors de chez elle est tout à fait supportable.

Dans toute la ville, il y a des concerts gratuits ; le choix est vaste. A l'Opéra, c'est concert de l'Orchestre de Chambre de Lausanne, avec du Mozart et du Poulenc.

Concerto pour piano : le chef est au piano, il maîtrise. Du grand art, il passe du piano à la direction en un quart de seconde. Et voilà qu'il se rasseoit à tout vitesse et reprend le jeu à une vitesse hallucinante, sans même regarder ou son les touches quand il repose les mains dessus. Un bon moment.

Poulenc, avec juste deux clarinettistes, c'est assez sympa, et original. Du Poulenc, quoi. Les gens rigolent dès qu'ils sont surpris par certains effets inattendus ; moi je me contente de me dire qu'il en faut vraiment peu pour certains.

Puis, de nouveau du Mozart, avec une symphonie. Le chef d'orchestre est maintenant toujours debout, et c'est là que je remarque que, sans doute sous le coup de la chaleur ambiante, les musiciens sont en simple chemise blanche ; et le chef, avec sa chemise au col mao, donne l'impression de venir de se lever du lit. Je me dis qu'ils forment en fait l'Orchestre de Chambre à coucher de Lausanne, et cette idée ne m'a plus quitté jusqu'à la fin : je les voyais toujours comme s'ils étaient chez eux au petit matin.

Comme toujours, la fatigue commençait à me prendre, lorsque j'ai remarqué un truc qui me paraissait étonnant : au basson, ce plutôt grand instrument à vent, il y avait un petit bout de femme. Alors qu'étonnemment, à la flûte traversière, c'était un mec. Et j'ai fini par rester scotché sur le flûtiste, parce qu'il était pas vieux et pas moche du tout, et que j'en finissais par croire qu'il ne jouait que pour moi. Avec quelques oeillades sur le percussionistes, quand même : il jouait comme s'il devait le faire, mais sans savoir vraiment pourquoi, genre on est perdus sur une île déserte et on tape une séquence de nombre sur un ordinateur mais on sait pas vraiment pourquoi.

En partant, je craignais un peu les remarques de ma tante ; la dernière fois, elle disait quand même qu'elle entendait pousser les crocus, et j'avais mis quelques jours à comprendre qu'elle n'était pas folle, qu'elle ne parlait pas de son jardin, mais bien du Sacre du Printemps que nous avions été écouter.
Là, rien de bien méchant : juste qu'elle n'aimait pas être juste au-dessus de l'orchestre, parce qu'on voyait les joueurs de cor vider la salive de leur instrument, quand ce n'était pas carrément discuter entre eux. Et aussi qu'elle avait envie d'aller danser sur le scène.

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Commentaires
A
Je ne fais que rapporter les dires de ma tante, moi, hein, pas de confirmer qu'il s'agit de crachats ou de postillons accumulés.<br /> <br /> Et aussi, elle ne dit pas que ça tache, juste que ça la dérange ;-)
P
"parce qu'on voyait les joueurs de cors vider la salive de leur instrument"... C'est de la condensation, cher Anceps ! On crache pas dans l'instrument, quand même ! Et pis ça tache pas :-)
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