200. Salami au chocolat

Le Salami au chocolat

Salami de chocolat, plutôt. Voire saucisson au chocolat pour certains, mais chez nous, le saucisson, ça se cuit.
Et là, pour cette recette, c'est comme le vrai salami : pas besoin de cuisson pour y arriver !

J'ai trouvé la recette par pur hasard (enfin, pas vraiment, je cherchais une recette difficile ou originale ; j'ai trouvé les deux). Elle était sur Poêle au nez !, blog très sympathique qui a l'énorme avantage de déculpabiliser le lecteur peu à l'aise avec une marmite entre les mains (les pognes, même, dirons-nous à l'honneur de cette charmante cuisinière bloggeuse canadienne).
Vous trouverez la recette d'origine du saucisson au chocolat (mais quelques recherches sur Google vous donneront d'autres, parfois un peu différentes), d'autres recettes parfois bizarres comme la pizza au chocolat et d'autres essais, toujours agrémentés de photos et de remarques judicieuses.

Et en plus, elle utilise la même balance que la vieille qui traîne au chalet de mes parents et que je croyais unique... mais non, ma bonne dame, faut-i' pas que j'en retrouve une tout pareille à l'aut' bout du monde ! Y a des signes du destin qui ne trompent pas.

Description

Le salami au chocolat, c'est surtout du chocolat, du sucre et du beurre. Et, oui, c'est comme pour une marquise au chocolat, ce qui signifie que de même, une petite tranche vous rassasie pour un mois, mais comme ce n'est pas pour autant nourrissant, vous finissez par faire un malaise.
A cela, vous ajoutez des biscuits et des marshmallows (ou de la guimauve, ou des chamallows, peu importe comment vous appelez ça, à la Migros comme à la Coppé', c'est écrit Marshmallows et si ailleurs c'est une marque, je n'en ai cure). L'ajout de ces machins blancs caoutchoucs a l'avantage de donner une apparence de salami au tranches en y figurant les morceaux de gras. Et ça donne à peu près la même sensation quand on mort dedans, d'un côté le Argh, un gros morceau de gras, et de l'autre, le Argh, un morceau bizarre tout mou.
Bref, si l'intérêt culinaire ne vaut pas la crèpe Laurent ou la mousse au Toblerone, c'est quand même pas mauvais est tout le plaisir est dans la réussite d'une copie la plus fidèle possible d'un bon salami. Outre le plaisir réel de voir une telle création apparaître (j'en ai couru et sautillé dans l'appartement), l'originalité du résultat et la possibilité de tromper son monde au moment du dessert (voire pour les plus vicieux au moment de l'apéritif) en fait une recette qu'il faut avoir essayé une fois ; pour ma part, je n'ai pas attendu 24h pour me lancer. Mais voyez plutôt le résultat.

Chocolat, biscuit, guimauve et sucre glace.

Apparemment, c'est assez ressemblant : j'avais invité mon copain en lui disant qu'il y avait une surprise pour le dessert. Dès son arrivée, je lui ai montré mon salami (celui que j'avais fait, hein...). Il ne comprenait pas pourquoi, et s'est demandé jusqu'au dernier moment ce que pouvait être le dessert surprise, et surtout pourquoi j'apportais à nouveau le salami après le repas. Certes, la découpe indiquait clairement qu'il s'agissait d'une consistance plus sableuse que grasse, mais j'aurais pu la faire en cuisine pour prolonger l'illusion.

La recette devrait pouvoir être faite en 15 minutes ; pour ma part, j'ai mis une bonne heure... Ce n'est pas que c'est plus compliqué pour un débutant en cuisine, c'est juste que les opérations ne sont pas toujours très pratiques. Mais en suivant mes instructions, tout le monde devrait pouvoir y arriver.

Ingrédients

• 200 g de chocolat noir (j'ai utilisé du 75% de cacao de la Migros)
• 100 g de beurre
• 50 g de sucre glace (si vous n'avez pas de balance, euh... 4 c. à soupe bombées ?)
• 1 oeuf
• 150 g de petits beurres (ça fait 23 petits beurres de la Migros)
• 12 morceaux de marshmallow blancs (pas ceux de la Migros, qui sont quadricolores, mais ceux de la Coop qui sont rose et blanc feront l'affaire)

Matériel

• un gros bol, une spatule (ou cuillère ou fourchette) et un couteau (ou des doigts forts)
• de quoi faire fondre du chocolat et du beurre (une casserole, de l'eau et un fourneau pour un bain-marie, ou encore juste un micro-ondes, voire un four)
• du cellophane (papier saran)
• un frigo ou une température extérieure froide
• un bout de ficelle pour faire plus vrai
• une planche en bois ou un plat pour présenter

Marche à suivre résumée :

• Faire fondre le chocolat et le beurre et bien mélanger les deux
• Ajouter le sucre glace et bien mélanger
• Ajouter l'oeuf dans la préparation une fois refroidie (et bien mélanger)
• Ajouter les petits beurres en miettes (bien mélanger)
• Découper les marshmallows en petits morceaux et les ajouter (bien mél... oui, c'est ça)
• Déposer le tout sur le cellophane
• Faire un boudin en forme de salami (avec un petit bout proéminent pour attacher la ficelle)
• Enrouler dans le cellophane
• Mettre 5h au frigo
• Saupoudrer de sucre glace (une fois le cellophane enlevé...), ajouter la ficelle.

Marche à suivre détaillée :

• Sortez l'oeuf du frigo. Il paraît que c'est mieux si les oeufs sont à température ambiante avant de les utiliser en pâtisserie, je ne sais pas si c'est vrai, mais ça peut pas faire de mal. Donc on le sort 15 minutes avant l'utilisation.
• Casser le chocolat en morceaux dans le bol (qui est mis dans l'évier parce qu'on en met vite partout). Ajouter le beurre, coupé en morceau aussi.
• Faire fondre le beurre et le chocolat : le mieux est au bain-marie (mettre un peu d'eau chaude dans une casserole, mettre le bol dans l'eau et mettre sur feu modéré), mais il est possible de mettre le récipient au micro-onde s'il y est adapté (le verre ira très bien) en y allant par tranches de 30 secondes de chauffage et en remuant entre deux. Au pire, vous mettez le bol au four pas trop chaud (50°) ou près de votre papy qui a de la fièvre.
• Bien remuer pour que le tout soit homogène, uniforme, lisse, sans grumeaux et légèrement brillant. Ne pas trop chauffer le chocolat, sinon il peut prendre un mauvais goût (le bain marie a l'avantage de ne jamais trop chauffer).
• On peut retirer le bol du four ou de l'eau même lorsqu'il reste encore un petit peu de morceaux de chocolat : la chaleur résiduelle les fera fondre, et on peut toujours remettre un moment au chaud s'il le fallait. Plus le mélange sera chaud, plus vite le tout fondra, mais plus longtemps vous devrez attendre pour refroidir le tout ensuite.
• Ajouter le sucre glace (attention, c'est léger, on en met vite partout), et bien remuer. Le tout commence déjà un peu à devenir plus sec et ferme, mais ce n'est encore rien.
• Attendre que le chocolat soit tiède ou froid (mettre le bol sur une fenêtre ou dans de l'eau fraîche pour que ce soit plus rapide). On ne voudrait pas que l'oeuf durcisse sous l'effet de la chaleur... on ne fait pas une omelette. (rappel : le blanc d'oeuf coagule à 55° environ.)
• Ajouter l'oeuf. Vous pouvez le faire directement, mais le mieux, c'est encore de casser l'oeuf dans un petit bol ou un verre, vérifier son état de fraîcheur (jaune pas plissé, pas d'odeur suspecte), d'enlever les morceaux de coquilles qui seraient présents et fouetter un peu avec une fourchette pour que ça se mélange plus facilement ensuite. (cf. photo)
• Bien mélanger le tout.
• Ecraser les biscuits dans un saladier avec les poings, ou dans une linge avec un rouleau à pâtisserie, ou encore, les émietter directement dans le chocolat. Moi j'utilise les poings, c'est plus drôle, même si ça fait un plat de plus à nettoyer.

a)    b)    c)
Les biscuits :
a) L'ouverture facile du paquet est trop facile, il n'y avait pas besoin d'y mettre autant de force...
b) Se rendre compte que le bol de départ ne suffira pas...
c) Choisir un bol plus grand, réduire en miettes à la main et décider
de mettre le chocolat dans les biscuits plutôt que le contraire.

• Mettre les miettes de biscuits dans le chocolat, ou l'inverse, et... bien mélanger ! Oui, ça fait mal au poignet, mais ce n'est rien comparé à la suite.
• Découper les marshmallows. Avec les bicolores de la Coop, j'ai opté pour mettre un peu de rose aussi pour un tiers. Mais ça donne un côté couleur artificielle qui n'est pas salamiesque, même si certains véritables bouts de gras sont parfois un peu rosés. Donc on évite, on prend 24 morceaux de marshmallows bicolore de la Coop, on coupe en deux pour enlever le rose, on garde pour plus tard le rose à l'abri de l'air (sinon ça sèche) ou on le jette, mais on ne le mange pas tout d'un coup : ça fait mal au ventre. Si, si.
• Ne pas découper à l'avance comme sur l'image : ça fait des tas agglutinés difficiles à séparer et il faut tout refaire le découpage au moment de l'insertion. Prendre un marshmallow à la fois, le couper en deux, puis couper encore des petits morceaux de tailles variées. Mettre ces morceaux un à un dans le chocolat (facile à dire, mais ça colle aux doigts ou au couteau : on y perd du temps et sa patience). Remuez ou au moins appuyer sur les morceaux pour qu'ils sombrent un peu dans le chocolat : cela permettra de les enrober et d'éviter qu'ils ne se collent entre eux plus tard.
• La bonne taille des morceaux, c'est celle des morceaux de gras dont vous avez l'habitude dans votre salami. Varier un peu, c'est mieux : quelques gros, c'est plus beau ; quelques petits, c'est plus joli.
• Mélangez une dernière fois, très bien. Oui, je sais, c'est pénible, on dirait presque du béton. S'armer d'un couteau pour couper un peu dedans, ça peut aider. Mais il faut que l'appareil (le mélange, pas votre yaourtière infrarouge) soit bien réparti. Pas homogène, parce qu'il reste toujours des morceaux.
• Se reposer un peu les mains, se les laver parce qu'elles collent à fond, et se réjouir d'avoir fini la partie la plus pénible. Puis réaliser qu'on va aborder la seconde partie la plus pénible.

• Etendre un morceau de cellophane de la longueur d'un bon gros salami (oh oui) plus 10 cm en plus de chaque côté qui ne feront pas de mal.
• Poser le mélange au milieu du cellophane, en oubliant l'idée que pour un vrai salami, c'est sans doute d'une apparence encore plus dégueulasse.
• Façonner un boudin de la forme d'un salami avec les mains. Tout ce jus, c'est juste le beurre qui commence à fondre parce qu'on a déjà mis 50 minutes à triturer tout ça, mais ça ne dérange pas la recette. Juste celui qui nettoiera. Ne pas oublier une petite excroissance sur un côté de la taille d'un petit dé à coudre (si vous n'en avez jamais vu, ça à à peu près la taille d'un bout de doigt. La vie est bien faite.) Ce sera pour la ficelle. Arrondir les bouts, bref, faire preuve d'un peu de talent artisitque et créer un joli salami, quoi !
• Entourer avec le cellophane, éventuellement en rajouter un peu de neuf parce que celui-ci est déjà plein de jus. Bien lisser et profiter d'améliorer encore la rotondité du tout. Des pinces à sachets permettent de fermer les extrémités, mais vous pouvez simplement rabattre, mettre des élastiques, du scotch... (c'est ça, la cuisine créative ?)
• Mettre au frigo pendant 5h. Si vous craignez d'être un peu juste avec le temps, une première heure au congélateur ne fait pas de mal.

       
Au centre : on dirait du jus de viande... et, oui, je sais à quoi ça fait penser, inutile d'en rajouter... une couche.
A droite : les pincettes à sachet qui donnent ce petit côté
"Ca fait dix ans que je fais cette recette, j'connais tous les trucs !"

• 

• Un peu avant de servir, déballer le salami et enlever le beurre solidifié (les zones couleur moëlle qui ne sont visiblement ni du chocolat, ni du marshmallow, ni du biscuit). (cf. photo) Ca commence à ressembler à quelque chose.
  

 

• Saupoudrer de sucre glace, en mettre un peu sur le plan de travail (sur le cellophane, ça passe), et bien rouler le salami dedans. Epousseter du doigt les trop grosses quantités de sucre qui sont dessus, souffler un peu (sans postillons) pour enlever le gros qui reste.

• Poser le salami sur un plat, une planche en bois fait merveille.
• Ajouter un bout de ficelle autour de l'excroissance, avec un petit noeud qui ne serrera pas trop ce bout fragile.
• Découper quelques tranches avec un bon couteau éffilé, sans va-et-vient.
• Pour un effet plus réaliste, servir avec du pain, du fromage et décorer de quelques grains de raisin.

Ce salami paraît tellement authentique qu'on en mangerait.
Ca tombe bien, c'est fait pour.

Comments

[MC]

Merci de la recette et des explications qui sont trop rigolotes! Même 5 ans plus tard (on est fin 2011), ça percute!

[Dnadryad]

Waow, ça c'est de la belle explication, hu hu hu !
Bon, je vais peut-être finir par me lancer ;oþ
Merci pour ce blog que je découvre aujourd'hui !

[coyotedes neiges]

Très réussi!!! Surtout avec la ficelle dessus, chose à laquelle je n'avais pas pensé...
Ça me donne le goût de le refaire!