Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ma vie est formidable,
17 mars 2006

144. Soirée spéciale : la lune, l'Europe et la moussaka géante.

Je rentre, de plus en plus content à l'idée de me retrouver chez moi, au point que j'en glousse, puis ris tout seul sans raison sur la route.

La lune est sublime dans le ciel : ronde, nette, entourée d'une couleur tellement uniforme qu'on croirait pouvoir toucher le vide qui nous sépare d'elle ; j'ai l'impression de la voir non pas comme une image collée dans le ciel, mais bien comme cette sphère qui nous tourne autour ; au-delà de percevoir visuelement l'inexistant entre elle et nous, c'est presque comme si je me mettais à entendre le silence dans lequel elle suit son orbite. C'est très bizarre, surtout sans avoir pris des champignons de ceux que je consomme trop rarement, mais c'est plutôt agréable comme impression.

Arrivée devant la maison. Je suis dans un état d'excitation tel que je pourrais presque me mettre à faire du sport et je me retiens à peine de sauter sur place, simplement parce que je ne veux pas devoir gâcher ce moment en devant trouver une quelconque explication à mon comportement dans le cas où je croiserais un voisin. Sur le pallier devant ma porte, le néon fraîchement changé n'est pas de la bonne puissance, où alors il a été retrouvé au fond d'une cave et date d'il y a 50 ans, mais ce qui est sûr, c'est qu'il émet un lumière jaune à faire peur et qui contraste avec le blanc neutre des autres étages. Cette ambiance jaune me donne le sentiment de rentrer dans un vieux roman policier, racontant ses mystères cachés sur des pages vieillies et décrivant une scène où la vétusté des meubles se bat avec la décrépitude des murs. Mais le passage du seuil n'a pas l'effet escompté de me plonger dans une histoire tout autre que ma vie actuelle, je me retrouve en fait simplement chez moi, plus rien de particulier ne venant me bousculer.

Repas rapide : une lampée de cognac au goulot (il traînait là, j'ai pas pu résister), une glace en entrée (pralinato - latte macchiatto : très sucrée mais très bonne), 2 pâtes au safran crues (de quoi se les planter dans mon aphte qui commençait enfin à guérir) et - histoire de faire bonne mesure et de pouvoir dire à mes géniteurs que, oui, je mange bien et même des légumes - une boîte de ratatouille aux morceaux me rappelant vaguement des cubes de cerveau. (Mais où j'ai pu voir une fois des vrais cubes de cerveau pour comparer, ça, je ne saurais dire...)

Ensuite, regarder 2-3 vidéos.

D'abord, celle d'un présentateur hollandais pris d'un fou-rire en écoutant un de ses invités (à lire avant, le commentaire de Monsieur Lavomisse). Ce serait truqué du début à la fin que ce ne serait pas pire.

Puis, ce moment culte où Berlusconi propose un rôle de SS à un député allemand et où j'ai pu constater plusieurs choses. Déjà, que d'écouter de l'allemand en lisant la traduction en italien, je comprenais tout, et aussi que d'écouter de l'italien tout seul prononcé par Berlusconi, eh bien je comprenais aussi tout. Il doit utiliser un vocabulaire vraiment simple, ce qui a dû le rendre si populaire, ou alors c'est les gestes, c'est mieux que des sous-titres, si ça se trouve.
Mais aussi, que de voir un Allemand (pas un Suisse-Allemand, un vrai Allemand, de ceux dont le langage est aussi bien articulé qu'un Tinguely) exposer sa requête avec précision et autorité ;
voir l'Italien répondre avec une pirouette et des effets de manche au propre comme au figuré, bardé d'un large sourire et insultant l'Allemand ;
voir l'Espagnol essayer de défendre avec sincérité son collègue teuton, comme si sa propre fierté était en jeu (et vive les clichés) ;
puis voir le Président du conseil, anglais, calme, d'un air de n'en avoir rien à faire et il tape sur son marteau pour ramener un peu d'ordre, parce que c'est ce qu'il est censé faire (faut le voir taper comme un gosse sans s'arrêter, et recommencer, et sans montrer le moindre plaisir qu'il doit sûrement avoir à faire ça), mais on sent mine de rien qu'il est stressé très intérieurement, alors il cherche à calmer le jeu, comme s'il s'agissait d'une querelle lors d'une partie de Jass, et pour terminer, il répète bien qu'il désapprouve ce qui s'est passé, qu'on n'aille pas dire ensuite qu'il s'en battait comme de sa première chemise ;
et enfin, le Français, qui s'indigne dans son coin, mais qui donne plus l'impression de vouloir attirer un peu l'attention sur lui ;

eh bien que tout ça donne un grand moment (certes sans doute plus appréciable par les polygouniottes) qui fait réfléchir sur la capacité des gens d'origines si diverses de se comprendre au-delà de la barrière des langues et qui me pousserait un peu plus vers l'europhilie. Ben oui, si c'est difficile, ça vaut la peine ! Et quand des gens font des efforts pour se comprendre, c'est quand même à encourager.

Pour terminer la soirée, un oeil sur le programme TV. Et là, le sommet de ma quête du bizarre, le faîte de l'édifice de l'anti-conformisme, le point d'orgue de l'inhabituel, l'acmé de ma psyché anomale ! Oui, enfin, après tant d'années à l'attendre, voilà Arte (qui d'autre ?) qui se décide à programmer, à 1h du matin forcément, l'Attaque de la moussaka géante. Avec des scientifiques gays de l'observatoire cosmique et des bimbos de l'espace. Si si. Et tant pis pour mes heures de sommeil, mais moi vivant, je ne louperai pas ça.

moussakageante

[EDIT : comme prévu, j'ai plus dormi que vu le film, mais j'ai tenu jusqu'au bout, refusant à me coucher avant d'avoir vu au moins une bimbo de l'espace. Conclusion, c'est pas le film du siècle - ça on le devinait sans peine - mais cette moussaka géante qui déambule dans Athènes, il faut l'avoir vu au moins une fois, moi je vous le dis.]

Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Publicité