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Ma vie est formidable,
2 septembre 2009

655. Bosse am Bus aber keine Buße für den Boss

Sans partir dans le détail architecto-linguistique de la différence entre Bosse (le bossage) et Beule (la bosse), ni de l'intéressante sémantique double de Buße (l'amende, mais aussi la pénitence), je tiens à insister sur le fait que si vous n'êtes pas germanophone pour drei Groschen* mais que vous êtes d'un naturel curieux -- ou paranoïaque --, il existe des services de traduction tout à fait honnêtes et que je ne vais pas prendre la peine de vous expliquer le titre.

Ben oui, la journée de la gentillesse, c'est chevet c'était hier et aujourd'hui j'ai donc le droit de vous envoyer bouler si j'veuuuux.

Mais je n'oublie pas ma promesse de faire le point, et pas que dans ma poche.

Voici donc la liste des gentilles choses que j'ai faites hier :

  • faire un gros détour de 2 m alors que je courais pour ne pas effrayer un merle.

Oui, voilà. Le manque d'occasion, l'esprit ailleurs, ma tenue de scout trop petite avec le temps, le soleil qui était trop loin. Que des bonnes excuses.

*

Bon, outre cet animal hier, aujourd'hui j'ai été gentil envers la planète entière en ramassant les journaux abandonnés dans le train wagon (faut pas exagérer non plus), les triant et les mettant dans leurs distributeurs respectifs. Les journaux sont en effet ramassés en même temps que les ordures par le personnel de nettoyage des trains et il me semble que cela compromet grandement leur recyclage ; j'ose espérer que les journaux qui restent dans les distributeurs sont au moins récupérés intelligemment.

En un wagon, j'ai quand même réussi à dénicher... 48 journaux, juste de quoi me faire passer pour un fou ou un écolo radical (c'est un peu la même chose) en sortant du train. Dieu sait la quantité quotidienne de papier non recyclé parce que les gens abandonnent simplement leur journal dans le train.

*

Avant qu'on me catalogue comme misanthrope baba-cool entouré d'animaux pour combler sa solitude (alors qu'il y a internet, pour ça), je vais m'empresser de vous relater une partie de mon dimanche en vous racontant tous les détails pendant que vous vous endormirez la tête dans votre assiette.

J'étais donc en train de suer comme une bête au triathlon de Lausanne... affrontant en tenue de protecteur civil une foule en colère qui demandait moins d'impôts, plus de viande dans les raviolis et accessoirement de pouvoir traverser une route déjà fort encombrée par des voitures, des cyclistes et des coureurs à pied. (Merci à la dame qui a reconnu que ça ne devait pas être toujours facile de garder le sourire sous un soleil de plomb pour expliquer en continu toujours la même chose.)

Et là, soudain, c'est le drame.

Le monde a basculé dans une vision d'horreur à la Speed** : un bus vide qui roulait au pas prend un virage trop serré. Le conducteur, aveuglé légèrement par le soleil, ne voit pas qu'un poteau dangereux se trouve sur sa route. Face au véhicule de plusieurs milliers de fois son poids, le poteau se plie mais, tel un roseau, sans rompre et non sans oublier de laisser une trace du forfait commis, telle une ultime vengeance sous la forme d'un joint de vitre arraché sur quelques centimètres.

La foule hurle, continuant d'acclamer les coureurs, car la rumeur de l'incident ne s'est pas encore propagée et c'est de peu qu'on évite une panique générale.

busAccident

Description de la scène du crime du délit de l'incident :

  • A) Protecteur civil se prenant pour un policier et relevant l'identité du conducteur fou.
  • B) Protège-anonymat, modèle mâle numéro 23. Pratique pour masquer l'identité de personnes derrière lui (jusqu'à deux personnes, non incluses dans l'offre de vente).
  • C) Conducteur fou.
  • D) Mobilité dure.
  • E) Mobilité douce, mais un peu condescendante.
  • F) Une révélation artistique sous la forme d'un panneau dans une position bien plus à même de refléter l'élan sportif dont Lausanne la capitale-olympique se targue d'avoir le moteur.

Le rapport avec notre histoire, c'est que c'est là que j'ai pu mettre à profit mes talents de gentille personne. En effet, c'est moi qui ai traduit pour les policiers venus faire le constat et, surtout, qui ai fait la causette avec le conducteur fou en attendant l'arrivée du groupe accident de la police. Et sachant que c'était un allemand qui habite aux Pays-bas, j'aime mieux vous dire que je regrettais les insultes du public reçues plus tôt.


* Vous aurez donc remarqué que si on dit pour deux sous", on parle de l'Opéra de quat' sous alors qu'il n'y en a que trois en allemand. Ah, on savait mieux vivre à l'époque.

** Citations du film :
- Rien qui puisse arrêter la chute de l'ascenseur ? - Si, le sol.
- Ce sont les pauvres qui sont fous. Moi je suis excentrique.

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Commentaires
A
Sûr ! En boucle toute la journée, avec discussion d'experts néerlandais et tout le toutim.
T
cela a au moins été relaté sur couleur3?
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