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Ma vie est formidable,
28 janvier 2008

552. Les ex qui ont compté (8)

Suite de :

  1. Pourquoi reste-t-il une tendresse particulière ?
  2. Les 4 types d'ex, la relation narcissique et le sentiment de jalousie
  3. Le 4e type, ou l'exception qui confirme la règle
  4. L'histoire de P., l'exception : notre profil psychologique
  5. Mon histoire avec P. l'inaccessible
  6. La dure fin de l'histoire avec P.
  7. L'après-P.

Les prétendants suivants et la confirmation de la règle

Pas facile donc de passer après l'homme idéalisé. Pas idéal, loin s'en faut ! mais idéalisé.
J'avoue, je n'ai pas attendu 2 ans et d'aller mieux avant d'essayer de me remettre avec quelqu'un. 6 mois après, je fis la connaissance de D1.
Certes, il m'a permis de mieux supporter l'absence de P., mais pas de l'oublier plus vite. Tout n'était que comparaison entre D1 et P dans sa version idéale. J'allai jusqu'à dire à D1 combien je trouvais dommage que je ne puisse pas mélanger le meilleur de leurs caractères et mettre le tout dans le corps de P. Ca me paraissait plutôt un compliment, sur le moment, mais je crois que jamais, de ma vie, je n'ai été aussi mufle et j'essaie encore aujourd'hui de cacher la honte éprouvée face à ce moment sous le tapis des excuses du genre Je n'étais pas moi-même.

Mais qu'on ne s'y trompe pas : D1 n'était pas un passe-temps. Je l'aimais, profondément. C'est même le premier de la liste des gens qui ont leur place à jamais dans mon coeur ; le premier de ceux avec qui je me suis séparé, puis remis, puis séparé, etc., car nos sales caractères incompatibles ne nous empêchaient pas de partager une affection inestimable.

De l'amour, du respect, de l'affection, de la tendresse, oui. Mais tous mes idéaux étaient restés dans mon histoire avec P. N'avais-je plus le courage de me laisser aller complètement, afin de ne plus souffrir ? Ou la flamme de l'abandon complet avait-elle été soufflée dans ma rupture d'avec P. ?

Machin-truc a dit en gros : Aimer, c'est donner à l'autre le pouvoir de nous détruire, mais lui faire assez confiance pour croire qu'il ne le fera pas.

Moi, je n'ai plus trop osé, ensuite. Si je dois jamais me laisser un peu aller, au moindre signe de désintérêt de mon homme du moment, je me braque, me referme, et attends la fin de la relation dans une équanimité à faire pâlir de jalousie un moine zen.

Être amoueux... sait-on vraiment combien on est amoureux des gens avant de les perdre ? Serait-ce simplement ce qu'on ressent face à quelqu'un qu'on ne connaît même pas encore bien. qu'on trouve juste mignon et sympa, qui nous aurait démontré de l'intérêt et qui nous fait bêtement sourire alors qu'on ressent des papillons dans l'estomac ? Ca, oui, j'ai encore connu. Mais pour moi, être vraiment amoureux, ce n'est possible que lorsqu'on connaît bien la personne, qu'on sait ce qu'elle ressent et qu'on sait combien on se comprend l'un-l'autre. Bien sûr, ça ne suffit pas ; il faut encore lui abandonner son coeur entier, au risque de le voir malmené.

En partant de cette définition du véritable amour, je me dis des fois que je ne suis plus capable d'être amoureux. Ma première rupture a cassé quelque chose - mon innocence ? - et que je ne peux vivre plus qu'avec mes regrets d'une première relation manquée et terminée.

Robin Hobbs le dit si bien : On ne reprend jamais le bout de coeur qu'on a laissé à son premier amour.

Je crois que c'est malheureusement très vrai. Mais cela n'empêche pas de vivre d'autres histoires merveilleuses : aux autres, je donne prête tout ce qui reste de mon coeur, ce qui finalement vaut bien plus qu'un sentiment de premier émoi, ce que P. ne m'a jamais demandé : la tendresse.

*

En résumé, ma relation avec P. était spéciale sur plusieurs points :

  • c'était ma première vraie relation à long terme
  • je l'ai vécu comme une non-relation
  • je n'ai jamais vraiment su ce que je représentais pour P. comme petit-copain
  • j'ai dû ensuite me faire violence pour oublier ce qu'il pouvait être pour moi

Et voilà donc, enfin, ce qui fait de P. une exception qui confirme la règle.
Exception, car il a beaucoup compté pour moi, mais n'est pas resté pour autant dans mon coeur comme les autres. Forcément, j'ai dû tout faire pour que ce ne soit plus le cas.

Mais finalement, il confirme tout à fait la règle, car celle-ci énonce que ceux qui restent dans mon coeur sont ceux pour lesquels je sais avoir compté.
Et si P. a compté pour moi malgré tout, ce n'est pas, comme pour les autres, parce que je savais qu'il m'aimait ; mais juste parce que c'était le premier et que je lui faisais confiance là-dessus sans avoir besoin qu'il me le fasse sentir. Jamais je n'ai senti une ouverture sur nos sentiments profonds ou la possibilité de lui avouer mes faiblesses les plus inavouables, et jamais ça n'apparaitra.

P., finalement, malgré deux ans et demi de relation et deux ans à le pleurer ensuite, est à mettre dans la catégorie des amis que j'adore, qui me ressemblent un peu, mais avec qui toute histoire est impossible comme s'il était hétéro.

À l'époque, j'avais juste un peu confondu : je croyais ne pas être amoureux en vivant une belle histoire d'amour ; j'étais amoureux, mais ne vivait finalement qu'une belle histoire d'amité.

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